Analyse économique - Nouvelle-Écosse : 2023

Données démographiques

Points saillants

  • Les aînés (65 ans et plus) devraient représenter 26,1 % de la population d’ici 2032, contre 21,8 % en 2022.
  • En 2022, les travailleurs âgés (55 ans et plus) représentaient 42,7 % de la population en âge de travailler. Au cours de la prochaine décennie, cette proportion devrait passer à 43,5 %.
  • Entre 2022 et 2032, la part de la population composée des jeunes (15 à 29 ans) devrait diminuer, passant de 18,5 % à 17,0 %.
La moyenne d’âge de la population autochtone en Nouvelle-Écosse est de 37 ans, comparativement à 44,3 ans pour la population non autochtone.

La population autochtone représentait 5,5 % de la population totale de la Nouvelle-Écosse au moment du recensement de 2021, et 5,1 % de la population active provinciale.

Bien qu’elle représente 2,6 % de la population nationale, la Nouvelle-Écosse ne regroupait, au moment du recensement de la population de 2021, que 1,6 % d’immigrants récemment arrivés (entre les recensements de 2016 et de 2021). Cette proportion a toutefois eu tendance à augmenter ces dernières années, la province ayant accueilli 2,9 % des nouveaux résidents permanents au pays entre les 1er janvier 2022 et 2023.  Les résidents temporaires s’y retrouvent en grand nombre, comme les étudiants étrangers, en raison de son secteur de l’enseignement postsecondaire relativement important.

La communauté de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM) représente 2,9 % de la population totale de la Nouvelle-Écosse. Bien que le plus grand nombre de personnes ayant le français comme première langue officielle vivent à Halifax, la CLOSM est aussi concentrée dans les communautés acadiennes historiques du Cap-Breton et du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.

Selon l’Enquête canadienne sur l’incapacité de 2017, les personnes en situation de handicap représentent 30,4 % de la population provinciale, soit le taux le plus élevé au pays. Parmi la tranche d’âge des 25 à 64 ans, elles affichent un taux d’activité nettement plus faible (62,2 %) que les personnes non handicapées (84,5 %). En outre, le taux de chômage des personnes vivant avec un handicap est légèrement plus élevé (6,8 % contre 5,7 %).


Conditions du marché du travail

En 2022...

augmentation

L’emploi a fortement augmenté (3,6 %)

diminution

Le chômage a nettement diminué (-23,0 %)

diminution

Le taux d’activité était à la baisse (62,3 % à 61,7 %)

augmentation

Le taux d’emploi s’est amélioré (57,0 % à 57,7 %)

Taux de chômage

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Taux de chômage
Année Taux de chômage (%)
2000 9,1
2001 9,7
2002 9,6
2003 9,1
2004 8,8
2005 8,4
2006 8,2
2007 8,2
2008 7,9
2009 9,4
2010 9,6
2011 9,0
2012 9,2
2013 9,0
2014 9,1
2015 8,8
2016 8,4
2017 8,5
2018 7,8
2019 7,4
2021 9,9
2021 8,6
2022 6,5
  • Bien que l’emploi ait atteint des niveaux record à la suite de la levée des mesures de confinement mises en place lors de la pandémie, sa croissance devrait freiner et s’établir à 0,7 % en 2023 et à 0,8 % en 2024, en raison du ralentissement de la conjoncture économique en Nouvelle-Écosse et chez la plupart des partenaires commerciaux de la province.
  • Grâce à la récente croissance de l’emploi, le taux de chômage a atteint des niveaux historiquement bas. Toutefois, une immigration soutenue associée à un ralentissement de la création d’emplois devrait créer des tensions sur le marché du travail et faire grimper le taux de chômage à 7,3 % en 2023 et à 7,7 % en 2024.
  • Le vieillissement de la population a pesé sur l’offre de main-d’œuvre pendant une période de forte croissance de l’emploi. En conséquence, le taux de postes vacants en Nouvelle-Écosse avoisine 5 % en 2022, contre 2 à 3 % avant la pandémie.

Conjoncture économique

Les facteurs économiques de la province en 2022

Reprise à la suite de la pandémie de COVID-19

Hauts niveaux de migration d'entrée

Augmentation des dépenses gouvernementales

Taux de croissance du PIB
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Taux de croissance du PIB
Taux de croissance du PIB
2019   3,4 %
2020   -3,5 %
2021   6,2 %
  • Le taux de croissance du PIB en Nouvelle-Écosse reflète l’affaiblissement du rebond à la suite de la levée des mesures de confinement mises en place lors de la pandémie ainsi que les vents contraires de l’économie mondiale. On estime que l’économie provinciale a progressé de 2,9 % en 2022, mais la croissance pourrait ralentir pour se chiffrer à 0,7 % en 2023 en raison d’une forte inflation, bien qu’elle diminue, et de taux d’intérêt élevés.
  • La croissance vigoureuse qui a suivi la levée des restrictions a été soutenue par un afflux important d’immigrants et de migrants interprovinciaux. La croissance de la population a stimulé les dépenses de consommation et l’activité de construction résidentielle.
  • Les dépenses du gouvernement provincial ont bondi de plus de 14 % au cours de l’année financière 2022-2023, alors que les recettes ont dépassé les estimations de plus de 1,6 milliard de dollars. En outre, le plan d’investissement de la province prévoit des dépenses de 1,6 milliard de dollars au fur et à mesure de l’avancement des grands projets d’infrastructures routières et de soins de santé.

Risques pour l'économie provinciale en 2023

  • L’inflation et le resserrement financier mis en œuvre par la banque centrale en réponse à cette situation restent les principaux facteurs du ralentissement de la croissance économique de la province. La croissance des revenus a été inférieure à l’inflation, qui a atteint des sommets en 40 ans, érodant le pouvoir d’achat des consommateurs. La hausse des taux d’intérêt a encore freiné les dépenses de consommation et devrait peser sur la construction résidentielle en dépit d’une forte demande. Les difficultés similaires rencontrées par de nombreux partenaires commerciaux de la Nouvelle-Écosse devraient entraîner une baisse de la demande pour les exportations de la province.
  • Bien qu’un afflux de migrants de moins de 40 ans au cours des dernières années ait contribué à compenser la tendance à long terme du vieillissement de la population, la Nouvelle-Écosse reste tributaire d’une immigration continue pour maintenir un profil démographique sain, une croissance de l’emploi et une assiette fiscale adéquate pour répondre à la demande croissante en matière de soins de santé. Avec l’importante génération des baby-boomers qui franchit le cap des à 65 ans et qui quitte massivement la population active, la province connaît depuis plusieurs années un taux d’accroissement naturel négatif (le nombre de décès dépasse celui des naissances). Les récentes modifications de la politique d’immigration devraient se traduire par des niveaux d’immigration plus élevés que ceux d’avant la pandémie. Toutefois, la croissance rapide de la population en 2021 et 2022 devrait ralentir à mesure que le retard pris dans l’étude des dossiers d’immigration, lié à la pandémie, se résorbe et que les facteurs motivant la récente augmentation de la migration interprovinciale (tels que des logements relativement abordables et la prédominance du travail à distance) s’atténuent.

Enjeux provinciaux

À l’instar du reste du pays, la Nouvelle-Écosse a connu une augmentation substantielle du nombre de postes vacants au cours des deux dernières années. Si l’étroitesse du marché du travail offre de meilleures perspectives aux demandeurs d’emploi, de nombreuses entreprises ont signalé que la pénurie de main-d’œuvre, à différents niveaux de qualification, avait nui à la croissance ainsi qu’au fonctionnement normal de l’entreprise. Par exemple, une pénurie de candidats dans l’industrie de la restauration a conduit de nombreux restaurants à réduire leurs heures d’ouverture. Les problèmes de personnel ont également été exacerbés par la maladie; en 2022, le nombre d’heures de travail perdues en raison d’absences liées à la maladie dépassait de 34 % celui prépandémique.

La disponibilité et l’accessibilité du logement en Nouvelle-Écosse, considérablement aggravées au cours des trois dernières années, peuvent nuire de multiples façons au marché du travail et à l’économie en général. Certains employeurs ont signalé leur incapacité à embaucher des candidats internationaux qualifiés faute de logement; de même, le gouvernement provincial a dû investir dans des logements modulaires pour héberger les travailleurs du secteur de la santé. En outre, la hausse des coûts du logement risque de réduire les dépenses de consommation, tandis que l’endettement croissant des ménages, associé à des prêts hypothécaires plus importants, peut augmenter la sensibilité des propriétaires aux augmentations des taux d’intérêt.


Tendances de l'industrie

Montrer le tableau de données :Variation de l'emploi par industrie (SCIAN) en 2022
Variation de l'emploi par industrie (SCIAN) en 2022
Industrie (SCIAN) Variation de l'emploi (000)
Construction 6,5
Services professionnels, scientifiques et techniques 4,7
Information, culture et loisirs 2,7
Commerce de gros et de détail 2,4
Finance, assurances, immobilier et location 2,0
Fabrication 1,7
Soins de santé et assistance sociale 1,4
Administrations publiques 1,1
Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien 0,9
Autres services (sauf les administrations publiques) 0,6
Services d'enseignement -0,2
Services d'hébergement et de restauration -0,3
Services publics -0,5
Agriculture -1,0
Foresterie, pêche, mines, exploitation en carrière et extraction de pétrole et de gaz -1,3
Transport et entreposage -3,9

 


  • L’industrie de la construction a constitué le principal moteur de la croissance en 2022, comptant 6 500 travailleurs supplémentaires (+18,2 %). L’emploi dans cette industrie a augmenté de plus de 25 % depuis 2019, reflétant les niveaux élevés de la construction de logements résidentiels et des dépenses d’investissement provinciales.
  • L’industrie des services professionnels, scientifiques et techniques s’est également distinguée ces dernières années, ajoutant 4 700 travailleurs en 2022 (+14,3 %) et plus de 10 000 depuis la période précédant la pandémie. La croissance a été menée en partie par le secteur des technologies de l’information à Halifax, bien que les données mensuelles suggèrent que le taux d’expansion rapide s’est quelque peu ralenti au cours des derniers mois.
  • L’emploi reste inférieur aux niveaux prépandémiques dans les industries durement touchées par les mesures de confinement mises en place pour lutter contre la COVID-19. Les services d’hébergement et de restauration emploient 6 300 travailleurs de moins en 2022 qu’en 2019, bien que le taux de postes vacants dépasse les 10 % certains trimestres. Les industries du commerce de détail et de l’information, de la culture et des loisirs se sont partiellement redressées, mais l’emploi en 2022 est loin d’avoir renoué avec ce qu’il était en 2019.


Conditions économiques régionales


  • Toutes les régions économiques ont enregistré une croissance de l’emploi en 2022, à l’exception de la Côte-nord, qui a reculé de 4,2 %.
  • Les taux élevés de croissance de l’emploi dans les régions de Cape Breton, d’Annapolis Valley et d’Halifax a dépassé l’augmentation de l’offre de main-d’œuvre, ce qui a fait reculer le taux de chômage de deux à trois points de pourcentage pour ces régions.
  • La migration d’entrée a entraîné une augmentation du nombre de personnes du principal groupe d’âge actif (25 à 54 ans) dans toutes les régions économiques, bien que les nouveaux arrivants et les migrants interprovinciaux se soient installés de manière disproportionnée à Halifax.
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Variation de l'emploi par région économique en 2022
Région Variation de l'emploi (000)
Nouvelle-Écosse 16,8
Halifax 11,6
Annapolis Valley 4,3
Cape Breton 3,3
Sud 0,4
Côte-nord -2,9

 


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